Remarquez-vous que votre animal est aux prises avec des démangeaisons dès l’arrivée du printemps? Il est possible que votre animal souffre d’une dermatite atopique, aussi connu sous le terme d’allergies saisonnières. L’origine la plus fréquente de ces allergies est environnementale. Mais qu’est-ce que cela signifie? Une allergie environnementale est en fait une réaction excessive du système immunitaire à des substances normalement inoffensives présentes dans l’environnement, appelées allergènes. Les principaux allergènes responsables de ces démangeaisons incluent, mais ne sont pas limités aux pollens d’arbres, d’herbes ou de graminées, aux acariens de poussière, aux moisissures, aux squames d’animaux et aux produits chimiques (nettoyants, parfums, aérosols, etc.). Ces derniers peuvent ainsi pénétrer la peau ou s’infiltrer dans les voies respiratoires et provoquer de l’inflammation. De plus, à la suite de l’apparition des prurits, il arrive souvent que l’animal présente des imperfections ou des lésions au niveau de la barrière cutanée, ce qui affecte son efficacité en tant que barrière de protection contre les agents pathogènes. Ces deux facteurs combinés, les chiens et les chats atteints d’une dermatite atopique sont plus susceptibles aux infections bactériennes et aux mycoses.
Maintenant, comment peut-on savoir si un animal est atteint d’allergies saisonnières?
Eh bien, tout d’abord, l’animal présente-t-il un ou plusieurs des signes cliniques associés à ce diagnostic? Chez le chien, on note souvent des démangeaisons chroniques surtout au niveau du visage des pattes et du ventre, un léchage excessif des pattes, une peau rouge ou épaissie surtout sur l’abdomen et les aisselles, une perte de poils ou la présence de croûtes ou de boutons. Les otites récurrentes chez le chien peuvent également être causées par des allergies. Chez le chat, on observe sensiblement les mêmes signes cliniques : des démangeaisons cutanées souvent sur la tête et le cou, un toilettage excessif, des plaques ou ulcères ou une chute de poils localisée. Des otites, des rhinites et des conjonctivites peuvent aussi résulter d’allergies environnementales. Ces symptômes apparaissent généralement lors des mois de mai à octobre chez des animaux adultes âgés de 1 à 3 ans, et ont tendance à s’aggraver avec le temps s’ils ne sont pas pris en charge. Il est à noter qu’un facteur génétique influence aussi le développement de la maladie. Si les parents biologiques sont allergiques ou si la race de l’individu est génétiquement prédisposée aux allergies, alors l’animal sera d’autant plus susceptible de développer des allergies saisonnières une fois adulte.
L’établissement d’un diagnostic de dermatite atopique, ou d’allergies saisonnières, se fait généralement en plusieurs étapes. Notamment, c’est dans un tel cas qu’il est crucial de commencer par faire l’exclusion d’autres causes tels les parasites, les infections cutanées non reliées aux allergies ou la présence d’allergies alimentaires. Cela implique donc un traitement rigoureux d’antiparasitaires ainsi que le traitement de possibles infections bactériennes et fongiques. Une fois ceux-ci éliminés ou maîtrisés, des options de soins symptomatiques ou thérapeutiques pour l’atopie peuvent être entrepris.
Un concept particulièrement important à comprendre pour tout propriétaire d’animaux souffrant d’allergies est que les allergies sont une maladie chronique, non guérissable, mais contrôlable avec un traitement adapté. Plus la prise en charge est précoce, meilleure sera la qualité de vie de l’animal, et là est le but des traitements thérapeutiques. Pour commencer, l’action la plus évidente est d’éviter ou de réduire autant que possible les contacts avec l’allergène. Vous pouvez essuyer quotidiennement le pelage et les pattes de votre animal pour tenter de réduire le temps de contact avec l’allergène et garder son pelage relativement court pour éviter l’accumulation de l’allergène dans le poil. Dans la même optique, l’utilisation de shampooings apaisants ou thérapeutiques de manière hebdomadaire est souvent recommandée par les vétérinaires. C’est un moyen simple pour supprimer les allergènes, pour réduire la prolifération de bactéries et de levures, et pour apaiser une peau irritée. L’idée, c’est d’utiliser à la suite du bain, des ingrédients hydratants et réparateurs sur une peau propre pour réparer la barrière cutanée et favoriser la guérison. L’utilisation d’acides gras essentiels comme les omégas-3 et -6 est également bénéfique pour assurer le développement d’une barrière cutanée saine. Les antihistaminiques, quant à eux, peuvent aider certains chats et chiens, toutefois ils ne sont pas toujours très efficaces… On les utilise plutôt pour réduire la dose d’autres médicaments plus coûteux pour contrôler les démangeaisons. Il est toutefois essentiel de consulter un vétérinaire avant d’administrer un antihistaminique à votre animal, surtout s’il s’agit d’un médicament conçu pour les humains, afin de valider s’il est sécuritaire pour lui et d’en déterminer la dose appropriée. Les corticostéroïdes comme la prednisone, la prednisolone ou la dexaméthasone sont beaucoup plus utilisés pour soulager les démangeaisons et, point boni, ils sont peu coûteux et très efficaces! Cependant, comme tout médicament, ils viennent avec leur propre liste d’effets secondaires tels que la consommation excessive d’eau et de nourriture et une grosse production d’urine. Il existe également des médicaments immunomodulateurs comme l’oclacitinib (Apoquel®) et la cyclosporine (Atopica®), qui sont nettement plus coûteux, mais fortement appréciés pour leur efficacité dans le soulagement des symptômes de l’atopie. Encore une fois, des effets secondaires sont de mises, comme les troubles gastro-intestinaux qui accompagnent la cyclosporine. Pour l’oclacitinib, peu d’effets secondaires sont notés, mais son maintien peut engendrer une facture assez salée pour le propriétaire… Puis finalement, l’immunothérapie à l’aide de Canine Atopic Dermatitis Immunotherapeutic injections ou Cytopoint® devient de plus en plus populaire à cause de la simplicité du traitement. Une injection d’anticorps est administrée de manière sous-cutanée une fois par mois par votre vétérinaire, seulement chez le chien, et réduit rapidement les réactions inflammatoires comme les prurits, souvent en aussi peu que 24 h!
Si vous soupçonnez une dermatite atopique chez votre animal, sachez qu’il est tout à fait possible de débuter une prise en charge en télémédecine. N’hésitez pas à prendre rendez-vous rapidement avec un vétérinaire Neovet pour discuter des symptômes de votre chien ou de votre chat. Moins il a de démangeaisons, plus il pourra profiter pleinement et confortablement de son temps avec vous!